Conjoint collaborateur VS conjoint salarié
Quand un chef d’entreprise (artisan, commerçant, profession libérale…) travaille avec son conjoint, il doit déclarer son statut. Deux possibilités principales :
- Conjoint collaborateur
- Conjoint salarié
Ces statuts ont des impacts juridiques, sociaux et fiscaux bien différents. Voici une analyse claire pour bien choisir.
Conjoint collaborateur
- Travaille sans être rémunéré, statut officiel déclaré
- Marié(e) ou pacsé(e), et travail régulier dans l’entreprise
- EI, EIRL, EURL, SARL (si gérant majoritaire)
Conjoint salarié
- Travaille avec un contrat de travail, donc rémunéré
- Idem, mais avec fiche de paie et contrat de travail réel
- Tous types d’entreprises
Formalités de mise en place
Conjoint collaborateur
- Déclaration :Obligation de déclaration au CFE ou greffe
- Bulletin de paie : Non
- Durée : Non limitée, mais statut précaire
Conjoint salarié
- Déclaration : Déclaration via contrat de travail (DPAE)
- Bulletin de paie : Oui
- Durée : CDI ou CDD encadré par le Code du travail
Protection sociale
Conjoint collaborateur
- Retraite : Oui, mais cotisations limitées (droits réduits)
- Maladie/maternité : Oui (via sécurité sociale des indépendants)
- Chômage: Non
Conjoint salarié
- Retraite : Pleins droits (cotisations complètes)
- Maladie/maternité : Oui (régime général, meilleures prestations)
- Chômage: Oui (sous conditions de cotisations)
Rémunération et coût pour l’entreprise
Conjoint collaborateur
- Rémunération : Aucune
- Charges sociales : Faibles cotisations obligatoires sur un forfait
Conjoint salarié
- Rémunération : Oui : salaire soumis aux charges sociales
- Charges sociales : Cotisations complètes (~70 % du salaire net)
Rôle dans la gestion et l’entreprise
Conjoint collaborateur
- Décision de gestion : Peut être gérant, signer, représenter l’entreprise
- Transmission / succession : Facilite la transition, surtout en famille
- Implication : Forte, mais sans reconnaissance juridique solide
Conjoint salarié
- Décision de gestion : Non (sauf clause spécifique dans contrat)
- Transmission / succession : Moins de lien juridique avec la structure
- Implication : Encadrée par le droit du travail
En cas de séparation ou de décès
Conjoint collaborateur
- Protection du conjoint : Faible, pas de droit au chômage, pas de contrat
- Requalification possible : Oui, risque si le conjoint est rémunéré sans contrat
Conjoint salarié
- Protection du conjoint : Droits comme tout salarié (indemnité, préavis, etc.)
- Requalification possible : Non, situation cadrée légalement
Avantages & inconvénients
Conjoint collaborateur
Avantages :
- Coût social faible
- Idéal en phase de lancement
- Permet d’être impliqué sans alourdir la masse salariale
Inconvénients :
- Pas de revenus
- Protection sociale réduite
- Aucune couverture chômage
- Droits à la retraite limités
Conjoint salarié
Avantages :
- Statut complet, comme tout salarié
- Accès à toutes les prestations sociales
- Sécurité juridique (fiche de paie, droit du travail)
- Salaire déductible fiscalement
Inconvénients :
- Coût élevé pour l’entreprise
- Formalisme administratif plus lourd
- Impossible dans certaines structures (sociétés familiales avec majorité commune : à vérifier auprès de l’URSSAF)
Conclusion : Quel statut choisir ?
Conjoint collaborateur
- Vous débutez votre activité
- Vous avez besoin d’un coup de main régulier, sans pouvoir rémunérer
- Vous souhaitez rester simple administrativement
- Vous acceptez une protection sociale limitée
Conjoint salarié
- Vous voulez sécuriser votre conjoint (retraite, chômage, maladie)
- Vous avez une activité stable et rentable
Obligation légale : tout conjoint travaillant régulièrement dans l’entreprise doit avoir un statut déclaré (collaborateur, salarié ou associé).
